Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Professeur Abderrahmane Benbouzid
[santé news] Est-ce que l’Algérie dispose-t-elle suffisamment de quantités de vaccins pour amorcer une vaccination à grande échelle ?
Abderrahmane Benbouzid : la question de mobilisation de doses de vaccin est définitivement réglée, d’importants lots ont été déjà réceptionnés, en attendant les prochaines livraisons. Aujourd’hui, nous disposons de quantités suffisantes de vaccins anti-covid, pour lancer une campagne de vaccination à grande échelle. Après tout ce temps d’attente, hélas, qui ne dépendait pas de nous, nous avons décidé d’engager, une vaccination de masse. Nous invitons la population à aller se faire vacciner. On n’est plus obligé de s’inscrire sur la plateforme dédié à cet effet, on n’a pas besoin aussi de faire intervenir qui que ce soit.
Quel est le nombre de lots livrés depuis le début de la campagne à ce jour ?
Abderrahmane Benbouzid : Nous sommes contents de recevoir pratiquement en une dizaine de jours, environ 1,4millions de doses de sinovac. Depuis le 31 janvier dernier, soit depuis le début de la vaccination à ce jour, on a dépassé plus de deux millions et on atteindra les 5 millions d’unités d’ici la fin du mois en cours. Il faut souligner que le rythme d’approvisionnement va encore s’accélérer durant les prochaines semaines.
Nous avons signé deux nouvelles commandes de 15 millions de doses chacune, soit un total de 30 millions d’unités
Qu’en est-il du nouveau programme d’acquisition arrêté pour réussir une vaccination à grande échelle, soit dans le cadre d’achat bilatéral ou dans le cadre de la formule covax ?
Abderrahmane Benbouzid : Dans le cadre d’achat bilatéral, nous avons signé deux nouvelles commandes de 15 millions de doses chacune, soit un total de 30 millions d’unités. Nous réceptionnerons aussi dans le même cadre, les 700 000 unités sputnik V restant de la commande de 1 million de doses, signée avec le partenaire russe. Nous avons réceptionné et nous aurons encore d’autres quantités covax. En fait, l’Algérie réceptionnera dans le système covax, un quota de 12 à 16 millions de doses dont beaucoup d’Astra Zeneca.
Au-delà de ces chiffres, l’Algérie dispose-t-elle de moyens humains pour réussir cette la vaccination de masse ?
Abderrahmane Benbouzid : On a du vaccin et on a du personnel. On invite aujourd’hui la population à venir se faire vacciner. L’Algérie à l’instar des autres pays qui ont opté pour cette stratégie, est en train de mettre tous les moyens. On va accélérer l’opération mais raisonnablement, on va faire quelque dizaines de milliers par jour, 100 000. Il faudra donc 10 jours pour atteindre 1 millions de premières doses.
Concrètement comment sera-t-elle organisée cette vaccination à grande échelle ?
Abderrahmane Benbouzid : une opération d’une telle envergure exige le renforcement de la stratégie de vaccination lancée depuis le début. Nous avons renforcé le dispositif technique mis en place. Nous avons ainsi décidé, outre les centres de vaccinations retenus, d’implanter des chapiteaux et d’ouvrir des vaccinodromes. Nous avons commencé par implanter des chapiteaux dans des espaces publics visibles et accessibles. Ces espaces ont été aménagés de la sorte à accueillir les citoyens dans de bonnes conditions. Nous avons commencé ce dispositif à Alger. Nous avons installé ce samedi 5 juin le premier chapiteau à la place Kittani à Bab El oued et qui est déjà opérationnel. Nous avons convenu avec le wali d’Alger d’installer sept chapiteaux de vaccination dans la capitale. Il est prévu de dégager des endroits à la Place du 1er mai, à Sidi Abdellah, Rouïba, ainsi que dans d’autres endroits. Si la demande de vaccination augmente, il n’est pas exclu d’ouvrir des vaccinodromes dans des salles de sports.
Ce dispositif d’implantation de chapiteaux concernera-t-il d’autres wilayas du pays?
Abderrahmane Benbouzid : il y a lieu de savoir qu’il est question d’une stratégie nationale de vaccination qui concerne toutes les wilayas du pays. La vaccination de masse s’adresse à tout le monde. Jusqu’à lundi 7 juin, nous avons pu prendre attache avec 23 walis et autant de DSP pour lancer ce programme d’implantation de chapiteaux. Nous avons ciblé en priorité les régions qui continuent d’enregistrer des taux élevés de contaminations.
On a trop dit sur l’Astra Zeneca
Des candidats au vaccin sont encore sceptiques quand il s’agit de leur administrer l’Astra Zeneca ? Pourquoi ?
Abderrahmane Benbouzid : Je pense qu’on a trop dit sur l’Astra Zeneca, alors que l’antidote britannique était le premier vaccin qualifié par l’Organisation mondiale de la santé, avant que le Sinovac chinois ne soit dernièrement homologué par l’OMS. Il ne faut pas perdre de vue à ce propos l’expérience de certains pays qui ont utilisé en masse l’Astra Zeneca dont l’Angleterre. La Grande Bretagne recensait au début jusqu’à 60 000 nouveau cas et 400 décès en 24 heures, alors que ces derniers jours, les chiffres ont sensiblement baissé. C’est la vaccination qui a empêché l’apparition des formes graves dans ce pays. Certains pays exigent uniquement le vaccin Astra Zeneca, pour être autorisé à fouler leur sol.
17 millions d’algériens qui seront concernés
Quel est le nombre d’algériens éligibles à la vaccination ?
Abderrahmane Benbouzid : alors si on décide de vacciner 60% de la population, ce qui représente 17 millions d’algériens qui seront concernés, mais si on opte pour le taux de 70%, ce sera un total de 20 millions d’algériens à vacciner. Il y a lieu de savoir cependant que certains pays se contentent de vacciner uniquement 50% de la population globale.
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