Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Mokhtar Hasbellaoui, a indiqué à Alger que la promotion de la santé mentale figure parmi les premières priorités de son département, insistant sur le renforcement des actions engagées dans ce sens.
« La promotion de la santé mentale a été inscrite dans nos premières priorités, en témoignent les actions qui ont été engagées et qui sont appelées à se poursuivre et à se renforcer », a précisé M. Hasbellaoui dans une allocution à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de la santé mentale, lue en son nom par le directeur générale des services sanitaires au ministère, le Pr. Mohamed El-Hadj. Il a rappelé que l’Algérie a opté, comme préconisé par l’OMS (Organisation mondiale de la santé), pour « une approche basée sur la primauté du préventif sur le curatif, orientée sur la proximité, assise sur l’inter sectorialité et adaptée aux différents étapes de la vie et à notre contexte national ».
« Plusieurs actions engagées »
Affirmant que cette nouvelle approche trouve son illustration dans le plan national de promotion de la santé mentale 2017-2020, il a fait savoir que « plusieurs actions ont été déjà engagées par son département qui se sont traduites par la création d’une sous-direction de la promotion de la santé mentale dans l’organigramme du ministère à l’effet de traduire organiquement l’intérêt particulier porté à cette dimension de la santé ».
Cette nouvelle approche s’est traduite aussi par « le renforcement, dans le projet de nouvelle loi sanitaire, des dispositions relatives à la protection des personnes atteintes de troubles mentaux et à la promotion de la santé mentale ainsi que par la mise en œuvre d’un vaste programme de réalisation d’infrastructures hospitalières et de soins de proximité dédiées la promotion de la santé mentale y compris la lutte contre les addictions », a-t-il expliqué.
Le ministre a appelé, à cette occasion, les pouvoirs publics, professionnels, secteurs partenaires, société civile, medias et familles à « se mobiliser davantage avec nous pour intensifier nos efforts afin d’atteindre les objectifs que nous nous sommes assignés ».
Il a saisi cette opportunité pour rappeler que l’Algérie, à l’instar de tous les pays, a souscrit à la Déclaration mondiale sur les maladies non transmissibles adoptée, en septembre 2011, lors de la réunion de haut niveau des Nations unies à New-York et a adhéré au plan d’action global pour la santé mentale 2013-2020 de l’OMS.
« 20% des adultes de plus de 60 ans souffrent d’un trouble»
Hasbellaoui a estimé, par ailleurs, que « l’augmentation de la charge de morbidité des troubles mentaux dans le monde constitue un autre défi auquel nos systèmes de santé sont confrontés ». « Ce défi est la résultante d’un certain nombre de déterminants qui comprennent non seulement des facteurs individuels mais aussi et surtout des facteurs sociaux, culturels, économiques, politiques et environnementaux, qui constituent la cause essentielle de l’augmentation croissante des maladies et des troubles mentaux », a-t-il poursuivi.
« Le poids de la charge de ces pathologies mentales est illustré, selon l’OMS, par les données factuelles, à savoir plus de 20% des adultes de plus de 60 ans souffrent d’un trouble de santé mentale ou neurologique et 6,6% des incapacités chez les plus de 60 ans sont attribuées à des troubles mentaux ou neurologiques », a-t-il noté.
Le ministre a également rappelé que le parcours effectué par l’Algérie depuis l’indépendance, en termes de développement socio-économique et les efforts en matière de santé, a permis « une remarquable évolution de l’espérance de vie qui est passée de moins de 50 ans en 1962 à plus de 77ans en 2016 ».
« Des éléments qui concourent la dégradation de la santé mentale »
Cependant, « cette évolution démographique associée aux séquelles de traumatismes psychologiques liées aux catastrophes naturelles de grande ampleur et à la décennie 90, mais aussi à la mutation de notre société, à l’urbanisation anarchique et au cadre environnemental, constitue autant d’éléments qui concourent à une dégradation de la santé mentale », a-t-il estimé, ajoutant que cette situation « risque de représenter un lourd fardeau social et économique pour l’avenir ».
Synthétase SN/Agence