10ème session de Media Training organisée par Roche Algérie . Animée par le professeur Mustapha Chelghoum, pharmacien de formation (CHU de Sidi Bel Abbès) et expert en pharmaco-économie, cette 10ème session s’est intéressée à la question du financement de l’accès à l’innovation en mettant en exergue la mise en place des contrats innovants.
Il a abordé le contexte de l’Algérie et sa situation par rapport à cette question notant que le pays « possède le délai le plus long de la région Moyen- Orient et Afrique du Nord en terme de commercialisation de thérapies». Dans son intervention, le locuteur soutient que la problématique du financement constitue un véritable challenge pour le système de santé d’où l’urgence d’agir afin de «garantir l’équité des soins et l’accès à des traitements innovants pour tous les patients algériens». Selon l’expert, le traitement du cancer en Algérie se fait toujours avec d’anciens protocoles alors que sous d’autres cieux certaines thérapies, à l’instar de la chimiothérapie, ne sont plus utilisées après avoir laissé place à de nouvelles thérapies plus développées.
Chiffres à l’appui
l’intervenant a affirmé que les maladies cardio-vasculaires sont les causes de mortalité à hauteur de 36% de patients en Algérie, suivies par les cancers (13%), les affections respiratoires (3%) et le diabète (4%). En somme, les maladies non transmissibles sont la cause de 56% des décès. Un taux appelé à être réduit pour peu que le pays investisse dans les nouveaux traitements.
Capacités de l’Algérie à rattraper le retard
Quant aux capacités de l’Algérie à rattraper ce retard dans les traitements de ces maladies et même d’autres, le professeur a souligné que la problématique « ne relève pas uniquement du ministère de la Santé» mais de toute une «instance chargée de préserver justement la santé publique du fait que le pays a opté pour l’égalité dans les soins. Oui, une stratégie pour rattraper le temps perdu est possible. C’est pourquoi la politique des contrats innovants peut être d’un grand bénéfice pour le patient et pour le pays et surtout un point positif dans le développement de secteur de la santé dans le pays». L’expert préconise une bonne maîtrise des dépenses à même de permettre au pays de «révolutionner son système de santé tout en gardant les principes fondamentaux».
Plafonnement du budget dédié à la santé administrativement
Il expliquera par un schéma que l’Etat peut intervenir avec un « plafonnement du budget dédié à la santé administrativement et d’une manière centralisée au niveau des hôpitaux». dans son argumentaire, il a hiérarchisé les soins et le numerus clausus pour la maîtrise de l’offre. Pour le conférencier, il est temps de mettre en place une vraie réforme dans le secteur de la santé.