L’hémophilie A est une maladie hémorragique héréditaire rare liée à un déficit congénital en Facteur VIII de la coagulation. En Algérie, on estime le nombre de patients atteints à 2’560[1] dont environ 1’800 sont diagnostiqués et traités. Parmi ces patients, 45% sont âgés de moins de 12 ans.
Malgré les traitements de remplacement par les facteurs VIII disponibles en Algérie, la prise en charge hémostatique et la qualité de vie des patients n’est pas encore satisfaisante pour de nombreux patients en vue du nombre répété de saignements 2, du mode d’administration des traitements en intra-veineux en particulier chez les jeunes enfants qui peut être douloureux, porteur d’un risque élevé d’infections 3, 4 et le nombre de perfusions fréquentes qui peut aller jusqu’à cinq fois par semaine.
Le coût de la prise en charge
En plus, une complication principale survient chez 11%1 des patients atteints (environ 120 patients total en Algérie), qui est le développement d’anticorps anti-facteur VIII, appelés inhibiteurs, rendant ainsi inefficace le traitement. Une étude récente a révélé que le coût total annuel de la prise en charge des patients atteints d’hémophilie A est estimé à 70 millions d’euros (environ 14,3 milliards de dinars algériens), ce qui représente un lourd fardeau économique pour l’État. Cependant, les coûts annuels du traitement d’un patient ayant développé des inhibiteurs seraient huit fois supérieurs aux coûts de traitements des patients sans inhibiteurs. De ce fait, le coût de la prise en charge des 11% de patients sévères ayant développé des inhibiteurs est équivalent au coût de prise en charge du reste des patients atteints d’hémophilie A n’ayant pas développé d’inhibiteurs.
Un seul centre, au niveau national!
À long terme, les saignements à répétition au niveau des articulations peuvent provoquer des handicaps nécessitant une prise en charge chirurgicale. Le coût de la chirurgie liée à la prothèse totale du genou, est estimé à une moyenne de 43 millions de DZD pour un patient ayant développé des inhibiteurs, ce qui est 5 fois supérieur que chez un patient n’ayant pas développé d’inhibiteurs.5 De plus, il n’y a qu’un seul centre, au niveau national, qui prend en charge les chirurgies orthopédiques des patients atteints d’hémophilie, ce qui rallonge la période d’handicap et a un impact direct sur la qualité de vie du patient.
L’étude Roche Algérie
Roche Algérie lance, en collaboration avec plusieurs centres spécialisés dans la prise en charge de l’hémophilie, son projet d’étude en vie réelle (Real-world study) intitulée RESHAPE « Etude multicentrique, prospective, non interventionnelle évaluant l’incidence des saignements et la qualité de vie liée à la santé chez des patients atteints d’hémophilie A avec et sans inhibiteurs, traités par un médicament anti-hémophilique, en conditions réelles ».
évaluer le taux des épisodes hémorragiques..
RESHAPE est une étude internationale non interventionnelle qui a pour objectif principal d’évaluer le taux des épisodes hémorragiques mesurés par le taux de saignement annualisé (TSA) chez les patients atteints d’hémophilie A, avec ou sans inhibiteurs, selon le type de traitement.
[1] Etude IQVIA, données 2019
2 Negrier et al., Blood Coagul Fibrinolysis. 2016 Jul; 27(5): 551–556
3 WFH. Barriers and challenges. 2014, WFH. Guidelines for the management of hemophilia. 2020
4 Peyvandi F et al. The Lancet 2016;388;187–97
5 The Costs of Hemophilia A in Algeria: The First CROSS-Sectional, Multicenter Cost-of-Illness Study, en cours de publication à ISPOR 2021.