dimanche 22 décembre 2024
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Antibiotiques en développement

Rapport OMS : Grave manque de nouveaux antibiotiques.

Face à la « menace » croissante des bactéries  résistantes aux traitements, il y a un « grave manque de nouveaux  antibiotiques en développement », selon un rapport de l’Organisation  mondiale de la Santé (OMS) .

« La résistance aux antimicrobiens est une urgence sanitaire mondiale qui  met sérieusement en péril les progrès de la médecine moderne », souligne le  Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS dans le  communiqué de son organisation.

Il estime « urgent de multiplier les investissements dans la recherche et  le développement pour les infections résistantes aux antibiotiques, y  compris la tuberculose ».

L’agence de santé des Nations unies a recensé 51 nouveaux produits  antibactériens en développement clinique pour traiter les agents pathogènes  prioritaires résistants aux antibiotiques, de même que pour la tuberculose  et l’infection diarrhéique parfois mortelle due au Clostridium difficile.

Mais, parmi tous ces candidats médicaments, « huit seulement » sont des  « traitements innovants » susceptibles de valoriser l’actuel arsenal de  traitements antibiotiques, déplore l’OMS dans un communiqué.

OMS,  tire  la sonnette d’alarme.

L’OMS, qui tire régulièrement la sonnette d’alarme sur l’augmentation de  la résistance aux antibiotiques, a publié en février la liste de douze  familles de « superbactéries » contre lesquelles elle juge urgent de  développer de nouveaux traitements, en plus de la tuberculose résistante  déjà prioritaire.

Le rapport pointe un « grave manque d’options de traitement » pour la  tuberculose résistante, qui tue quelque 250.000 personnes par an, ainsi que  pour des bactéries, largement résistantes aux médicaments, dont des  Acinetobacter et des entérobactéries (telles que Klebsiella et E. coli).

Ces dernières peuvent causer des infections graves et souvent mortelles et  représentent une menace particulièrement sérieuse notamment dans les  hôpitaux.

Il existe également « très peu » de formes orales d’antibiotiques en  développement, pourtant « essentielles pour traiter les infections en dehors  des hôpitaux ou dans des contextes à ressources limitées ».

« La recherche sur la tuberculose est sous-financée », relève pour sa part  le Dr Mario Raviglione, directeur du programme global OMS de lutte contre  la tuberculose, alors que plus de 800 millions de dollars par an seraient  nécessaires pour trouver de nouveaux médicaments.

La prévention et un usage approprié des antibiotiques (pour l’humain et  l’animal) font également partie des moyens de lutte contre cette menace,  rappelle l’OMS.

Les bactéries résistantes aux antibiotiques pourraient tuer jusqu’à 10  millions de personnes par an d’ici 2050, soit autant que le cancer, selon un groupe d’experts internationaux formé en 2014 au Royaume-Uni, et auteur  de plusieurs rapports sur le sujet.

Selon ce groupe d’experts, présidé par l’économiste Jim O’Neill, le  phénomène cause déjà 700.000 décès par an, dont 50.000 en Europe et aux  Etats-Unis.

En France, on estime que la résistance antibiotique cause 12.500 décès par  an, selon des chiffres « probablement sous-estimés », souligne un rapport  remis lundi au ministère de la Santé.

OMS