En marge de 13 ème meeting de l’oncologie organisé par SAFRO. Le Pr Mahfouf, nous fait savoir que les statistiques disponibles actuellement sur le cancer en Algérie confirment bien une tendance inquiétante.
Quels sont les cancers qui se disputent aujourd’hui le podium en Algérie ?
Professeur Hassen Mahfouf : Les statistiques disponibles actuellement sur le cancer en Algérie confirment bien une tendance inquiétante de l’évolution de la maladie. Les chiffres de croissance de cette pathologie sournoise risquent même d’exploser dans les prochaines années. Nous recensons chaque année entre 40 000 et 50 000 nouveaux cas de cancer par an. Les courbes demeurent ascendantes. Les cancers du sein et colorectaux se disputent la première et la dixième position chez les femmes. Alors que cancer colorectal vient en tête suivi du cancer de poumon chez l’homme. Malheureusement, ce n’est pas les algériens qui vont cesser de fumer ou de fumer moins la cigarette, les algériens continuent en revanche de fumer plus, aussi bien le sexe masculin que le sexe féminin, puisque le cancer des poumons chez la femme occupe la 7ème position.
Les nouveaux cas de cancer vont encore augmenter dans les prochaines années?
Professeur Hassen Mahfouf : En effet, les estimations faites jusque-là quant à l’évolution de cette maladie en Algérie laissent croire que la courbe restera, dans les prochaines années, ascendantes. Outre le vieillissement de la population, tous les indicateurs montrent bien que nous allons enregistrer d’autres chiffres d’atteinte à ce mal mortel l’Algérie encore plus importants. Par conséquent, il faut se préparer dès maintenant à ce qui peut servir plus tard pour la prise en charge de nos patients.
Est-ce que vous faites allusion aux thérapies innovantes ?
Professeur Hassen Mahfouf : Je préfère ne parler aujourd’hui de thérapies innovantes, puis que ces thérapies qui existent depuis dix ans, mais on peine toujours pour les avoirs même en Amérique et même dans les pays européens et que l’Algérie peine aussi pour les avoir.
À qui incombe la responsabilité de cette situation ? Aux autorités ou bien aux oncologues ?
Professeur Hassen Mahfouf : Il faut savoir à ce propos qu’il n’est pas question aujourd’hui du problème d’enregistrement de médicaments ou de moyens financier, puis que l’enregistrement a été fait. Mais, il s’agit, j’allais dire, beaucoup plus, de volonté. Il importe de rappeler à ce titre le nombre de patients qui vont traiter ne dépassera pas dans un service, 20 par thérapie. Alors que l’utilisation de ces médicaments innovants va nous permettre de gagner beaucoup en termes d’efficacité contre le mal foudroyant. Et ce n’est pas parce qu’on veut les utiliser uniquement parce qu’ils sont nouveaux et innovants. L’efficacité de ces traitements est prouvée aussi bien en termes de réponse qu’en termes de qualité de vie pour nos patients. Et par-dessus tout, ça va nous économiser de l’argent.
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