Après le Syndicat des pharmaciens d’officine, la liste des médicaments remboursables par la Sécurité sociale modifiée et complétée par un arrêté ministériel signé en août dernier par Mourad Zemali et publié au Journal Officiel, il y a un mois, cette fois l’inquiétude vient de l’Association nationale de protection et orientation du consommateur (Apoce).
Un arrêté ministériel venu apporter des modifications, que beaucoup qualifient d’aussi notables que contestables, à la liste des médicaments remboursables par les organismes de Sécurité sociale.
Tout en s’aidant d’articles puisés de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et de la Constitution, l’Apoce s’en prend vertement aux organismes de la Sécurité sociale pour avoir, d’une part, réduit la liste des médicaments remboursables et, de l’autre, procédé à la révision à la baisse, de près de la moitié, du prix de référence de plusieurs catégories de médicaments.
Une révision de la liste et des prix de référence que l’Association considère comme une atteinte grave au fondement de la Sécurité sociale, pas moins.
Une révision qui impactera non seulement le pouvoir d’achat de l’Algérien mais également sa santé aussi bien morale que physique, assure docteur Mustapha Zebdi, le président de l’Apoce qui ne manque pas l’opportunité pour rappeler ce qu’il en coûte déjà au malade pour se faire rembourser «réellement et équitablement» les consultations médicales en totale décalage avec les prix pratiqués.
Plus grave encore, l’Apoce accuse les organismes de Sécurité sociale de tenter de remédier à leurs déséquilibres financiers en touchant ainsi au pouvoir d’achat du citoyen, et d’attenter de la sorte à des droits consacrés par la Constitution et les chartes internationales.
Tout de même, souligne le président de l’Apoce, la décision de réduire et la liste et les prix de référence des médicaments aurait été explicable si cela devait être l’ultime alternative en attendant la mise en place d’une stratégie pour remédier à la situation que traversent les organismes de Sécurité sociale.
Quoi qu’il en soit, l’Association de protection et orientation des consommateurs ne cache pas ses craintes que l’arrêté ministériel modifiant et complétant la liste des médicaments remboursables par la Sécurité sociale induise des «conséquences négatives à tous les niveaux», que ce soit sur le plan social ou économique. Et afin de remédier à cet état de fait, l’Apoce se dit déjà disposée à débattre avec les segments de la société civile concernés et les opérateurs intervenant en pharmacie pour proposer des solutions au ministère de tutelle.
LSA