L’Obésité multiplie par trois les risques d’infertilité chez les femmes, a souligné vendredi le spécialiste en gynécologie, le Pr Belkacem Chafi, en marge de l’ouverture du 5ème congrès de la Société algérienne de la fertilité et de la contraception « SAFEC », qui se tient les 12 et 13 mai à l’EHU d’Oran.
« Comme souvent, il est question d’hormones », a affirmé le Pr Chafi, expliquant que « l’excès de poids entraine un dérèglement de l’axe hypothalamus-hypophyse-ovaires, chef d’orchestre des cycles ovulatoires ».
Avec une trentaine d’années d’expérience dans le domaine de la gynécologie, il s’est alarmé du problème d’obésité qui est « en croissance en Algérie », soulignant le lien entre les problèmes de l’infertilité et le surpoids.
« La graisse corporelle affecte la production de gonadolibérine, l’hormone qui active deux autres hormones indispensables à l’ovulation », a expliqué le spécialiste, ajoutant que « via ce dérèglement hormonal, un excès pondéral peut donc altérer la qualité de l’ovulation et, indirectement, celle de l’ovocyte et de la muqueuse utérine ».
Une perte de poids améliore la qualité de l’ovulation et augmente donc les chances de conception.
A l’EHU d’Oran, une unité de chirurgie bariartique (chirurgie de l’obésité) permet de prendre en charge les cas d’infertilité liée à l’obésité.
L’unité spécialisée en aide à la Procréation médicalement assistée (PMA), relevant du service de gynécologie- obstétrique de l’EHU d’Oran, qui prend en charge annuellement jusqu’à 300 couples souffrant d’infertilité, a transféré trois patientes souffrants d’infertilité liée à l’obésité à ce service.
« Ces femmes qui subissent des chirurgies bariatrique peuvent concevoir après 6 mois seulement de la chirurgie », a affirmé le Pr Chafi. Des solutions plus softs peuvent être proposées à des femmes en surpoids, comme le suivi d’un régime alimentaire sain pour baisser leur poids, afin d’améliorer leur ovulation.
Une quarantaine d’intervenants des différentes régions du pays et de l’étranger (France) participeront à ce congrès qui aborde également des thèmes traitant, entres autres, de la prise en charge de l’infertilité de la femme et de l’homme, les cancers gynécologiques et mammaires, la grossesse à haut risque, l’endométriose, l’échographie en gynécologie et obstétrique, la colposcopie et l’endoscopie en gynécologie.