L’Afrique du Sud a annoncé dimanche 7 février suspendre temporairement son programme de vaccination contre le Covid-19, qui devait démarrer dans les prochains jours avec un million de vaccins développés par Oxford et AstraZeneca, après une étude révélant une efficacité «limitée» contre le variant sud-africain indique L’AFP.
Cette étude, réalisée par l’université du Witwatersrand à Johannesburg et pas encore été examinée par des pairs, affirme que le vaccin britannique offre une «protection limitée contre les formes modérées de la maladie dues au variant sud-africain, chez les jeunes adultes».
«C’est un problème temporaire, nous devons suspendre les vaccins Astrazeneca jusqu’à ce que nous ayons résolu ces problèmes», a déclaré dimanche le ministre de la Santé, Zweli Mkhize, lors d’une conférence de presse en ligne.
Selon les premiers résultats, ce vaccin est efficace à seulement 22% contre les formes modérées du virus. Aucun résultat n’est encore disponible sur son efficacité contre les formes graves.
A la traîne dans la course mondiale aux vaccins, l’Afrique du Sud, officiellement le pays du continent le plus touché par le virus avec plus d’1,5 millions de cas et plus de 46.000 décès, a reçu sa première livraison d’un million de vaccins lundi. Une livraison de 500.000 doses supplémentaires est attendue en février.
Il s’agit, pour la totalité, de vaccins AstraZeneca/Oxford produits par le Serum Institue of India. Ces premières doses étaient destinées en priorité aux 1,2 millions personnels de santé.
«Dans les quatre prochaines semaines, nous aurons des vaccins Johnson&Johnson et Pfizer», a voulu rassurer M. Mkhize. Des discussions avec d’autres laboratoires sont également en cours, notamment avec Moderna et le fabricant du vaccin russe Spoutnik V, a-t-il ajouté.
Le ministre sud-africain a récemment annoncé avoir réservé 20 millions de vaccins Pfizer/BioNTech. Les 1,5 millions de vaccins d’Astrazeneca obtenus par l’Afrique du Sud, qui seront périmés en avril, seront conservés jusqu’à ce que les scientifiques donnent des indications claires sur leur utilisation, a-t-il précisé.
«La deuxième génération de vaccin pour lutter contre toutes les variantes sera plus longue à produire», a d’ores et déjà mis en garde le Pr. Salim Abdool Karim, épidémiologiste et coprésident du comité scientifique au ministère de la Santé sud-africain.
L’Afrique du Sud prévoit de vacciner au moins 67% de la population d’ici la fin de l’année, soit environ 40 millions de personnes.
Le vaccin AstraZeneca/Oxford a été approuvé par plusieurs pays mais certains ont préféré le recommander uniquement pour les moins de 65 ans, faute de données suffisantes sur les personnes plus âgées.