Le projet de Loi de finances complémentaire 2018 propose l’instauration d’un Droit additionnel provisoire de sauvegarde en matière de commerce extérieur, a indiqué un communiqué rendu public à l’issue de la réunion du Conseil des ministres tenue mardi sous la présidence du président de la République, Abdelaziz Bouteflika.
Ce Droit additionnel provisoire de sauvegarde, dont le taux n’a pas été précisé dans le communiqué, sera appliqué aux importations de certains produits finis qui sont actuellement soumis à la suspension provisoire à l’importation.
A ce propos, le Président Bouteflika, lors de ce Conseil des ministres, a appelé les opérateurs économiques « à tirer profit de la démarche de sauvegarde temporaire que le pays a mis en place en matière de commerce extérieur pour accroitre leurs investissements et augmenter la production de biens et de services afin de satisfaire la demande locale et de diversifier les exportations du pays ».
Pour rappel, de nouveaux mécanismes d’encadrement des importations de marchandises ont été mis en place en janvier 2018 dans le but de juguler les importations dont la facture a explosé depuis ces dernières années, et de promouvoir la production nationale dans le contexte d’une situation financière délicate.
Ainsi, il avait été décidé de la suspension provisoire d’importation, dès janvier 2018, de plusieurs centaines de produits composés essentiellement de biens alimentaires, de produits électroménagers et électroniques.
Il a aussi été procédé à l’élargissement de la liste des marchandises soumises à la Taxe intérieure de consommation (TIC), au taux de 30%, pour 10 familles de produits finis, ainsi que le relèvement des droits de douanes, pouvant atteindre 60%, pour 32 familles de produits finis.
En parallèle, depuis 2017, la Banque d’Algérie a mis en place successivement plusieurs dispositifs d’encadrement du commerce extérieur pour contenir davantage les importations.
Les réserves de change de l’Algérie se sont établies à 97,3 milliards de dollars (mds usd) à la fin décembre 2017, contre 114,1 milliards de dollars à la fin décembre 2016, ce qui donne une baisse du matelas de devises de près de 17 milliards de dollars en une année.
Selon les prévisions du ministère des Finances, les réserves de change devraient s’établir à 85,2 mds usd à fin 2018 (l’équivalent de 18,8 mois d’importations), et à 79,7 mds usd en 2019 (18,4 mois d’importations) avant d’atteindre 76,2 mds usd en 2020 (17,8 mois d’importations).