Pour santenews-dz.com, le directeur général de l’Institut Pasteur d’Algérie, le Dr Fawzi Derrar, explique dans cet entretien comment mener la nouvelle bataille contre la covid-19.
1 : Les courbes actuelles des contaminations et qui ponctuent les derniers bilans communiqués par le ministère de la Santé , affichent une légère augmentation, présagent-elles pas une certaine recrudescence de l’épidémie pour toutes les prochaines semaines ?
Derrar Fouzi : Effectivement quand on observe les données actuelles notamment par rapport au taux de reproduction du virus qui dépasse légèrement le 1, environ 1.16 environ pour être plus précis. Ce qui dénote une certaine accélération au niveau de la hausse des contaminations. Et aussi on observe le faible taux de vaccination, la vitesse d’augmentation va ainsi en s’accélérant, alors que si le pourcentage de vaccination était un peu élevé, soit supérieur à 60% tel qu’il est recommandé, la vitesse d’augmentation du nombre de cas aurait diminué.
2 / Autrement dit, le contrôle de la circulation virale reste donc tributaire d’une large une vaccination ?
Fawzi Derrar : Il faut savoir à ce propos que l’avantage d’avoir et d’atteindre une vaccination à large échelle permet de de contrôler la circulation virale et empêche surtout qu’il y ait une hausse rapide des nombre de cas. La vaccination freine l’évolution du virus. L’environnement actuel fait d’un un faible taux de vaccination, du relâchement en matière de mesures barrières, et la chute des températures en raison du froid qui commence à s’installer, les gens ont tendance alors à s’agglomérer dans des espaces fermées, tout cela fait que nous appréhendons une augmentation du nombre de cas de covid. Juste à titre d’exemple, je rappelle qu’actuellement dans le monde, le dernier chiffre de l’OMS illustre bien la hausse des contaminations. Il faut savoir que nous observons actuellement 50 000 décès par semaine dû au covid dans le monde, et ces décès concernent essentiellement les populations qui ne sont pas encore vaccinées.
3/ Mais comment expliquez-vous que les dernières augmentations de covid recensés dans les pays développés n’ont pas ébranlé leurs systèmes de santé respectifs ?
Fawzi Derrar : Tout à fait quand on regarde la hausse des contaminations enregistrées dans les pays développés, on remarque bien que cette hausse épidémique est là mais ne se répercute pas sur le système de santé. Autrement dit, les services de réanimations ou d’hospitalisations comparativement à la première, deuxième et troisième vague, sont en train de respirer même en pleine augmentation du nombre de cas. Malheureusement pour nous, nous appréhendons le fait que cette augmentation risque de se poursuivre, d’où notre peur que cette hausse épidémique se répercute sur notre système de santé, sur les hospitalisions et la prise en charge d’une manière générale. D’ailleurs nous commençons à constater ça dans certains hôpitaux d’ailleurs à Blida à titre d’exemple où on commence à se saturer en terme d’hospitalisations. Il faut dire que cette situation se résulte du non adhésion de la population à la vaccination.
4/ Est-ce que les dernières études virales ont-elles prédit l’apparition des nouveaux variants ?
Fawzi Derrar : Personne ne pourra le prédire. Un des facteurs qui semble actuellement différent, par rapport aux premières vagues, soit en Algérie ou dans le monde qui étaient rythmés par variant préoccupant. Nous avons eu le variant alpha, ensuite le variant Delta. Depuis, il n’y a pas eu un variant qui est en train de prendre la relèves de ces précédents variants. Est-ce que cela prédispose-t-il qu’il y aura pas la même intensité, le même scénario que les précédents. On ne peut pas le dire, mais, ce qui nous concerne nous spécialement, je dois rappeler que c’est ce faible taux de vaccinations qui est à appréhender, parce qu’il peut être une source d’apparition de variants nouveaux qui peut être source de redémarrage et recrudescence épidémique parce que encore une fois, les gens non-vaccinés sont les principaux réservoirs du covid actuellement.
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