jeudi 21 novembre 2024
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Essais cliniques de médicaments: L’Algérie à la traîne.

Depuis l’apparition du premier texte régissant les bonnes pratiques en matière d’essais cliniques en 2005, plus de 100 travaux ont été réalisés en Algérie, dans le cadre d’études multicentriques menées dans plusieurs pays du monde.

L’octroi des autorisations par le ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière pour les essais cliniques des médicaments a été réduit à deux mois. Un délai qui reste acceptable comparativement aux années précédentes où l’autorisation n’était remise qu’après six mois et plus et parfois jamais.

Cette nouvelle disposition a été inscrite dans le projet de loi de la santé en débat actuellement à l’APN. C’est d’ailleurs ce qu’a confié au Quotidien d’Oran le professeur Adda Bounadjar, président de la société algérienne de formation et recherche en service oncologie (SAFRO). Pour ce professeur la réduction des délais est bénéfique «si elle sera effectivement appliquée sur le terrain».

Pour lui les essais cliniques constituent un enjeu important en terme d’accès aux médicaments innovants pour les patients et un moteur dynamisant la formation et notamment la recherche clinique algérienne.

Les firmes pharmaceutiques fuient l’Algérie

Il a indiqué que les grandes firmes pharmaceutiques fuient l’Algérie en raison des difficultés pour avoir les autorisations pour des essais cliniques de médicaments. Elles choisissent le Maroc et la Tunisie qui leur accordent toutes les facilités possibles.

Ce qui est en faveur de notre pays, note le professeur, est le fait que ces essais sont proposés à l’Algérie après avoir subi le troisième ou le quatrième test. Ces essais sont très importants, sachant qu’il existe souvent des différenciations génétiques des populations humaines pour la réponse aux médicaments qu’il faut impérativement prendre en considération.

Une agence du médicament  arabe !

L’autre facteur qui pourrait faciliter l’accès de l’Algérie au médicament innovant à des prix plus au moins réduits, «est la création d’une agence du médicament maghrébine ou arabe», dira le professeur Bounadjar, pour être au diapason de tous ce qui concerne les médicaments innovants en oncologie et surtout pour mieux négocier, en groupe, les coûts des traitements innovants.

les pays arabes négocient en solo l’enregistrement

Le professeur a regretté le fait que tous les pays arabes ou maghrébins négocient en solo l’enregistrement des médicaments innovants. Contrairement à l’agence européenne des médicaments qui œuvre pour assurer l’accès aux traitements innovants en négociant collectivement les prix avec les firmes pharmaceutiques, qui souvent sont exorbitants.

Certes, dit-t-il, l’Algérie a pu enregistrer, rien que pour le début de cette année, une dizaine de traitements innovants contre le cancer, dont l’immunothérapie qui a été enregistrée en janvier 2018 et qui est cédée à 10.000 euros pour une cure d’un mois. «On doit penser désormais à créer une instance régionale pour l’accès aux médicaments innovants à des prix meilleurs», espère-t-il.

 

par M. Aziza