mercredi 30 octobre 2024
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Décès d’une parturiente: la partie civile plaide un crime odieux et la défense l’innocence

L’audience de l’affaire de la parturiente de  Djelfa décédée récemment avec son bébé, qui s’est déroulée, durant 24 h( de  mercredi à jeudi ) au tribunal d’Ain Ouessara, a été marquée par les  plaidoiries de la partie civile, qui a fait allusion à un crime odieux  commis sur une femme et son bébé, tandis que le collectif de la défense a  fortement plaidé l’innocence de ses clients .

Aussi, les plaidoiries de la partie civile ont été principalement axées  sur la non prise en charge de la parturiente, décédée avec son bébé, pour  cause de négligence et de manque d’humanisme . Les deux avocates de la  partie plaignante (civile) ont relaté avec force détails le parcours  dramatique de la victime, qui a fait 200 km de route en aller retour,  entre trois (3) hôpitaux de la wilaya, au niveau desquels une prise en  charge lui a été refusé, en dépit de ses supplications auprès des sages  femmes.

Un refus de prise en charge, garantie par la Loi, qui selon la partie  civile, lui a coûté la vie, après que les sages femmes aient procédé à son  orientation vers d’autres établissements, sans même prendre la peine de la  soumettre aux examens d’usage en de tels cas( prise de tension,  vérification de l’état de l’utérus et du bébé ect) .

Refus  d’admission, la cause du décès !

A son tour le parquet général, dont la plaidoirie est intervenue tard dans  la nuit, a axé sur la nature des accusations, concentrées autour du refus  d’admission de la parturiente par les hôpitaux d’Ain Ouessara, Hassi Bahbah  et Djelfa , considéré comme étant la cause du décès de la femme et de son  bébé , ce qui a dicté, selon le parquet, la détermination de la  responsabilité de chaque partie dans cette affaire, de façon séparé .

Arguant de l’introduction d’une plainte déposée par la victime pour  négligence de la part des trois (3) hôpitaux sus-cités, le parquet a ouvert  une enquête qui a vu la citation de toutes les parties concernées, avec  l’exploitation des appels téléphoniques émis par les accompagnateurs de la  victime, et leurs déplacements , en vue de les concorder avec leurs  déclarations.

Suite à quoi, a poursuivi le procureur de la République, il a été procédé  à l’audition des victimes, avec la délivrance d’une ordonnance pour  l’exhumation du corps du bébé pour autopsie, et expertise légale, dont le  choix s’est porté sur une experte en médecine légale, professeur de son  état.

Apres avoir souligné que le but n’était pas de chercher les causes de la  mort autant que de faire une expertise profonde de ce qui est véritablement  arrivé, il a indiqué que l’expertise en question a répondu à beaucoup de  questions, dont le fait qu’il y’a eu absence de prise en charge médicale  par les trois hôpitaux, ayant fait perdre à la parturiente une  chance de  survie , d’autant plus que son état nécessitait un acte chirurgical(  césarienne) urgent, au moment ou la tentative de lui sauver la vie mise par  une ablation de l’utérus est intervenue trop tard , a-t-il précisé.

Le bébé est mort in-itero   

L’expertise légale a, également, démontré que le bébé est mort in-itero ,

et qu’il n’avait sur lui aucun signe de violence , mais qu’il est plutôt  mort d’une hémorragie cérébrale , suite aux souffrances vécues par sa jeune  maman de 23 ans, dont les cris à l’aide n’ont pas été entendus, alors ,  qu’elle était , avant ce jour fatal, en parfaite santé , selon son dossier  médical .

Le procureur de la République a, également, cité le rapport de la  commission, dépêchée par le ministère de la Santé, dont la conclusion a  répertorié une série de déficiences au niveau des trois hôpitaux , tout en  enregistrant une ambigüité dans le fait que les sages-femmes aient refusé  l’admission de la victime, vu que toutes les conditions s’y prêtaient.

Les avocats, ont plaidé l’innocence

A leur tour, les avocats de la défense, ont plaidé l’innocence de leurs  mandants concernant notamment la falsification d’une attestation médicale,  portée contre une gynécologue de l’hôpital d’Ain Oussama, et non-assistance  à personne en danger , concernant les autres accusés dans cette affaire.

Ils ont, notamment, mis en avant le fait que leurs mandants ne sont pas  des récidivistes, ni des criminels, mais qu’ils ont toujours œuvrer en vue  de donner naissance à la vie, en dépit d’un environnement difficile. Les  avocats de la défense ont notamment axé sur le fait que toutes les  sages-femmes se sont accordés sur l’heure approximative de l’accouchement  de la femme sans se connaitre entre elles , et que celle-ci avait assez de  temps, devant elle, pour mettre au monde son bébé, s’il elle avait bien  suivi leurs instructions. Mais malheureusement les déplacements en voiture  ont aggravé son état de santé, ont-ils indiqué.

Les réquisitoires

A noter que le parquet général prés le tribunal d’Ain Ouessara a requis,  jeudi, une peine de deux(2) années de prison ferme assortie d’un amende de  100.000 da à l’encontre de la gynécologue poursuivie dans cette affaire .

Au moment ou d’autres peines d’une année de prison ferme , assortie d’un  amende de 100.000 da , ont été requises contre chacune des autres personnes  arrêtées dans cette même affaire, soit trois (3) sages femmes, un directeur  de permanence et un contrôleur médical.

Lors de cette même audience, le parquet a, aussi, requis deux (2) mois de  prison ferme assortie d’une amende de 20.000 da, contre tout le staff  chargé de la morgue de l’hôpital d’Ain Ouessara.

Le président du tribunal a fixé la date du 27 du mois courant pour la  prononciation du verdict dans cette  affaire.                                                                                                                                                                                                                           Agence