« L’omicron va faire beaucoup de malades »
Le Professeur Kamel Djenouhat, président de la (SAI) et chef de service du laboratoire centrale de l’EPH de Rouiba développera dans cet entretien les éléments qui ont causé la reproduction effrénée du nombre de contaminations. Il expliquera aussi que pas 50% d’Omicron ne sont pas recensés vue la prédominance de la symptomatologie modérée chez les sujets jeunes
Les derniers décomptes montrent que les courbes du coronavirus sont en phase exponentielle, est-ce que cette hausse est-elle causée uniquement par le Delta?
Pr Kamel Djenouhat : Une chose est sure que les chiffres des contaminations sont là, on est en pleine phase exponentielle de la quatrième vague qui ressemble, sur le plan chronologique, à la 3ème vague. Le nombre de malades atteints par le variant Delta est en tendance haussière depuis deux mois, mais le Delta n’a pas pu réaliser cette augmentation exponentielle. Il faut relever que c’est l’arrivée du variant omicron qui est à l’origine de cette augmentation spectaculaire des nouveaux cas.
En frôlant la barre de 700 cas en 24 heures, est-ce que l’Algérie commence-t-elle à se rapprocher du pic ?
Pr Kamel Djenouhat : par définition, lorsque le variant omicron arrive dans une région ou dans un pays, il met 3 à 4 semaines pour atteindre le pic. Cette lecture est évidemment variable d’un pays à un autre en fonction de quelques paramètres. Mais pour ce qui est de notre cas, je pense qu’on peut aller jusqu’à deux semaines pour atteindre le pic. Si on aura un pic autour de 700 nouvelles contaminations et la situation sera relativement gérable, alors que si les contaminations connaitront une augmentation exponentielle et ça va toucher la barre de mille, je ne le souhaite pas, mais dans ce cas de figure on risque de revenir un peu au scénario des mois de juillet et août 2021.
Le dernier bilan révélé par l’Institut Pasteur montre que la courbe de l’omicron est ascendante, est-ce que ce nouveau mutant ne tardera-t-il pas à supplanter le Delta?
Pr Kamel Djenouhat : Il faut savoir que selon ce qu’on est en train de constater dans les hôpitaux, dans l’entourage et dans les familles, on est à un minimum de 50% d’Omicron qui ne sont pas recensés vue la prédominance de la symptomatologie modérée chez les sujets jeunes et les adolescents et enfants, et comme je l’ai déjà annoncé à travers plusieurs médias, on s’attend d’ici la fin de janvier à ce que le variant delta sera minoritaire ou fera carrément partie du passé.
là où il y a l’omicron, les autres mutants se déplaceront et l’omicron finira par les écraser.
Les retombés de l’Omicron vont-ils trader pour se manifester?
Pr Kamel Djenouhat : On doit savoir d’abord qu’on n’a pas à se craindre maintenant de l’Omicron. Les retombés de l’omicron auront lieu à partir de la fin du mois de janvier ou le début du mois de février. Alors qu’au début, on se posait tellement de questions par rapport à la résistance de ce nouveau variant Omicron. Est-ce qu’il va pouvoir cohabiter avec les autres variants ? La réponse est là aujourd’hui. Il faut savoir que là où il y a l’omicron, les autres mutants se déplaceront et l’omicron finira par les écraser. Le nouveau variant va dominer et supplanter les autres mutants. Je pense que d’ici quelques temps on n’entendra plus parler de ce variant Delta. Ces jours-ci on est en plein 4ème vague causée par le Delta.
Les symptômes les plus fréquents du variant Omicron
Quels sont donc les symptômes les plus fréquents du variant Omicron ?
Le variant Omicron possède en fait des symptômes proches de ceux du coronavirus et qui sont très divers. Parmi ces symptômes les plus fréquents chez les contaminés de l’omicron figurent l’éternuement, la fatigue, l’irritation de la gorge, l’écoulement nasal, des maux de tête, des douleurs dans le bas du dos, des sueurs nocturnes et des courbatures, la perte d’appétit, la fièvre légère (South Africa). Pour les enfants contaminés, on a retenu les douleurs oculaires.
Outre les mesures barrières, l’unique solution pour casser cette chaine de contaminations, est la vaccination, mais la stratégie nationale de vaccination n’arrive pas encore à faire le plein, pourquoi ?
Pr Kamel Djenouhat : Je dois rappeler que sur le front de lutte contre l’épidémie du coronavirus, il y a deux points importants à souligner. Premièrement, il y a le port du masque qui protège quelle que soit la virulence du variant, cela est très important, et surtout dans les endroits fermés. Le deuxième point est inhérent à la vaccination. Même si l’efficacité du vaccin a baissé par rapport au variant omicron, comme je l’ai déjà signalé on n’est pas en face du variant Omicron, cette vague est une vague de variant Delta. Elle est meurtrière. Cependant, la vaccination reste comme un grand atout par rapport à la prévention des formes graves et des décès, mais on n’arrive pas à faire le plein. Cela est dû principalement à deux points. Le premier concerne l’algérien lui-même, autrement dit, il ne s’agit pas d’un problème de sensibilisation. On a fait autant de campagnes de sensibilisation, malheureusement l’algérien opte pour des sources non fondées scientifiquement. Il ne faut pas perdre de vue aussi qu’il n’y a aucun pays qui aurait pu atteindre les 70 ou 80% de vaccinés sans exigence de pass sanitaire.
obligation à faire appliquer est le port du masque
Le pass-vaccinal est désormais obligatoire notamment dans les endroits fermés, quel commentaire faites-vous?
Pr Kamel Djenouhat : C’est une décision à saluer. Il faut faire juste rappeler un élément important à la population, qu’on ne peut pas être différent des autres pays et l’omicron fera beaucoup de malades et par conséquent des victimes. C’est pour cela j’insiste qu’en plus de la vaccination, l’autre obligation à faire appliquer est le port du masque afin d’éviter la surcharge des structures hospitalières.
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