vendredi 31 janvier 2025
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L’ADPHA: « Le SNAPO se trompe de cible »

Dans une déclaration rendue publique via un communiqué , l’Association des distributeurs de  produits pharmaceutiques (Adpha)  ,désapprouve  l’action faite par le snapo.   

« Au cours des derniers mois, le SNAPO syndicat national des pharmaciens d’officines ; un des syndicats représentant les pharmaciens d’officines a mené une campagne de presse sans précédent pour dénoncer le phénomène des ruptures qui existe pourtant depuis plusieurs années et pour désigner les distributeurs comme responsables d’un problème complexe qui trouve fondamentalement sa source dans un certain nombre de faiblesses systémiques qui ne peuvent être surmontées instantanément et nécessitent la mise en place d’outils adéquats.

L’ADPHA tient à rappeler que les acteurs de la chaine du médicament qu’ils soient distributeurs ou pharmaciens, sont soumis aux mêmes contraintes et aux mêmes règles et visent le même objectif, celui de fournir un service de qualité aux patients. Que l’un ou l’autre de ces maillons en vienne à être affaibli, et ce sont les performances de l’ensemble de la chaine du médicament qui seront nécessairement amoindries.

Les ruptures, c’est bien connu, n’ont pas pour origine une quelconque pratique malsaine des distributeurs, elles tiennent à des problèmes inhérents au mode de régulation. Ces problèmes se sont toujours rapportés aux retards des autorisations de programmes d’importation, aux limites du système d’enregistrement, à la gestion des interdictions d’importation, à l’absence d’un système d’information. Ce sont ces problèmes en amont qui dérèglent la distribution et non l’inverse. Le SNAPO se trompe de cible en s’attaquant aux distributeurs. Le nouveau Ministère de l’Industrie Pharmaceutique commence tout juste à mettre en œuvre un programme d’actions plutôt ambitieux. Une réorganisation en profondeur est engagée et il nous semble raisonnable de faire preuve de patience et de compréhension, pour un phénomène persistant depuis plusieurs années et ainsi pouvoir apprécier dans la durée, ce qui en résultera concrètement sur le terrain.

Cela étant dit, tout responsable au niveau de la filière pharmaceutique nationale devrait garder à l’esprit la période exceptionnellement perturbée que traverse l’Algérie, autant du fait de la crise économique sévère qui a considérablement réduit les capacités financières de notre pays, que du contexte pandémique dont les turbulences affectent toute la chaine mondiale de l’approvisionnement et du transport de nos matières premières et autres intrants pharmaceutiques. Dans un tel contexte où mêmes les pays développés doivent faire face à des ruptures inédites, il n’est pas surprenant que des perturbations apparaissent dans notre pays.

Dans un tel contexte, les acteurs principaux du secteur, à l’image du SNAPO, devraient s’en tenir à un minimum de réserve et ne devraient pas amplifier ou susciter les inquiétudes qui s’expriment au niveau de la population. Il y a plusieurs solutions plus apaisantes et moins contestables de dénoncer le phénomène des ruptures. Le moment actuel est vraiment mal choisi pour jeter de l’huile sur le feu, sachant le poids et l’ampleur de la crise sanitaire à laquelle l’Algérie doit faire face.

Bien entendu, le SNAPO joue son rôle quand il dénonce les ventes concomitantes et autres pratiques commerciales illicites pratiquées par certains distributeurs « peu scrupuleux ». Si l’intention est de mettre fin à des pratiques condamnées par la loi, il devrait inciter ses membres à aller au bout de leur démarche, en déposant des plaintes en bonne et due forme et à traduire en justice les distributeurs concernés, à titre individuel, au lieu de s’en prendre de manière indiscriminée à toute une corporation. Accuser toute une corporation est bien sûr profondément absurde, mais cela présente l’avantage de faire du buzz médiatique facile et de conférer une dimension politique à un problème de santé publique.

Pour ce qui nous concerne et pour des raisons d’éthique, nous ne saurions accuser la corporation des pharmaciens d’officines au prétexte qu’une minorité ne respecte pas la réglementation en vigueur.

Nous estimons néanmoins que, la sagesse commande, en ces moments difficiles, de faire prévaloir le dialogue et la recherche de solutions constructives, impliquant producteurs, distributeurs et pharmaciens d’officines en concertation étroite avec les autorités publiques compétentes. »