mardi 22 octobre 2024
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«Le diabète de type 2»  Pr Safia Mimouni -Zergui

[webinaire] « Digital Media academy by  sanofi Algérie» Une Session de formation dédiée aux journalistes spécialisés dans la santé, à l’occasion de la Journée Mondiale du DiabèteLe diabète de type 2 est une maladie chronique caractérisée par une hyperglycémie qui dépasse 1.26 g/l dosée au laboratoire, le matin à jeun c’est-à- dire un taux trop élevé de glucose (sucre) dans le sang.

En Algérie, l’étude récente initiée par le ministère de la santé auprès de la population adulte algérienne a retrouvé une prévalence de 14.4 %.

Le diabète évolue parfois sans bruit mais il entraine des complications chroniques dites dégénératives qui font toute sa gravité et sont la principale cause de décès du diabétique.

Leur prévention repose essentiellement sur le contrôle du diabète, c’est à dire la normalisation de la glycémie. Dans le diabète de type 1 comme dans le diabète de type 2, elle réside également dans un diagnostic précoce puis par un suivi et des examens complémentaires réguliers à la recherche de lésions débutantes et surtout le maintien du traitement et la prise en charge des complications une fois découvertes.

Les complications cardiovasculaires atteignant les vaisseaux de moyens et gros calibres (ceux du cœur, du cerveau, des membres inférieurs) appelées « La macroangiopathie ». Ils sont à l’origine des complications les plus graves du diabète sucré. Cette atteinte des vaisseaux constitue la première cause de mortalité particulièrement dans le type 2 (60 – 70 %). Elle regroupe l’ensemble des atteintes artérielles des territoires coronariens dont l’infarctus du myocarde, cérébraux, avec l’accident vasculaire cérébral, et périphériques entrainant gangrène et amputation ;

Bien que de nombreux traitement existent et sont efficaces pour baisser la glycémie chez le diabétique, Le diabète continue à poser deux types de problèmes importants. Le premier est celui de la participation active du patient à des gestes infirmiers faciles à apprendre mais nécessitant constance, continuité et encadrement. Le second type de problème est le coût de la panoplie des soins. Malgré tous les efforts que l’Etat fourni en médicaments disponibles et remboursables à tous les diabétiques, les résultats sur le terrain de la qualité de prise en charge demeurent insuffisants.

Les études IDMPS et Baromètre évaluant la prise en charge en pratique clinique d’une grande proportion de patients diabétiques en Algérie ont révélé que l’objectif fixé par les sociétés savantes internationales d’HbA1C &lt sous traitement, n’était atteint dans ces 2 études respectivement qu’à 40% et 35.5 %.

Afin de comprendre ces échecs aux traitements et la non atteinte des objectifs, des études ont été menées sous forme d’enquête auprès des malades chroniques et pas seulement diabétiques.

Des termes nouveaux en pratique médicale sont venus enrichir le langage médical. Ce sont l’adhésion, l’observance et la persistance du patient au traitement et ils ont été reconnus par l’OMS.

Selon un rapport que l’OMS vient de publier : Adhérence to Long-Term Therapies. Evidence for Action, « L’observance insuffisante est la raison principale pour laquelle les patients ne retirent pas tous les bienfaits qu’ils pourraient attendre de leurs médicaments. Elle entraîne des complications médicales et psychosociales, diminue la qualité de vie des patients, augmente la probabilité de développer des pharmaco résistances et provoque un gaspillage des ressources. Elle est estimée dans les pays développés à moins de 50% et serait encore plus faible dans d’autres pays, moins nantis.

Qu’est-ce que L’adhésion thérapeutique, ou adhésion au traitement ; Elle se définit comme l’approbation réfléchie du patient à prendre en charge sa maladie, et donc comme l’acceptation de son traitement et sa participation active et volontaire pour obtenir un résultat thérapeutique.

Cela veut dire que le patient accepte sa maladie et comprend l’intérêt des traitements qui lui sont prescrits, qu’il s’agisse d’un traitement médicamenteux, d’une psychothérapie, de règles d’hygiène de vie, d’examens complémentaires à réaliser, ou bien encore de sa présence à des rendez-vous.

L’observance thérapeutique, compliance en anglais, concerne le traitement médicamenteux lui-même et le fait de respecter sa prescription et sa posologie.

La persistance quant à elle, se définit comme le respect de la durée du traitement jusqu’à son terme, et ce, sans interruption de celui-ci.

Selon l’OMS, l’adhésion, l’observance et la persistance peuvent être influencées par cinq grands types de facteurs :

  • les facteurs socio-économiques : statut socio‐économique du patient, ethnique ou culturelle
  • les facteurs liés au patient : connaissances de la maladie, motivation, capacité à modifier ses comportements, perception des risques ou déni de la maladie,
  • les facteurs liés à la maladie : durée de la maladie, gravité des symptômes, invalidité,
  • les facteurs liés au traitement : effets secondaires, complexité du traitement, durée du traitement.
  • les facteurs liés au système de soins : relations patient/soignant, accessibilité et pertinence de l’offre de soins, remboursements ;

Dans le cas de nos patients diabétiques traités d’abord par les antidiabétiques oraux puis par insuline, les études ont montré qu’il y avait un échec au traitement qu’il convient de corriger. Le terme d’inertie clinique a été avancé. Elle concerne le médecin tout autant que son patient.

Dans l’inertie clinique, les facteurs liés aux médecins sont plus importants que ceux liés aux patients. Ils contribuent à 50%

Comment expliquer cet échec ?

Il s’explique d’abord par le retard à la mise sous traitement adéquat,

« l’initiation » c’est-à-dire la date de début du traitement dont l’insuline et aussi par le défaut de titration, c’est-à-dire le délai avant d’augmenter la dose déjà administrée du médicament.

D’autres facteurs peuvent y participer tels qu’un temps insuffisant lors de la consultation, une dépression du patient ou d’autres facteurs non identifiés etc…

De son côté, le patient, lui aussi participe à cette inertie à raison de 30 %

Il peut considérer, à tort, que sa maladie n’est pas grave, qu’il a trop de médications, qu’ils ont des effets indésirables, mais aussi qu’il ne croit pas médecin et qu’il n’y a eu que peu de communication entre lui et son médecin pour le convaincre.

Enfin, les facteurs faisant participer le système de santé ne concernent que 20% des motifs restants.