Dans un entretien accordé au soir d’Algérie, Abdelouahed Kerrar, par sa qualité de Président de l’UNOP, explique les raisons du récurrent problème de la rupture de médicaments dont souffre le marché national : « ce phénomène tire son origine de deux sources principales :
– Il y a d’abord les restrictions qui sont exercées sur l’offre de produits. En d’autres termes, l’administration du ministère de la Santé, qui délivre les autorisations d’importation pour les produits finis, a de plus en plus la main lourde et a adopté une démarche excessivement restrictive depuis maintenant trois années, suite à la chute brutale qu’a connue le prix du baril de pétrole en 2014 et aux conséquences négatives que cela a eu sur les équilibres de la balance des paiements de l’Algérie.. Les ruptures observées sur le marché sont la conséquence logique de ces tensions croissantes entre une demande qui gonfle et une offre étranglée.
– Il convient d’ajouter à tout cela le désordre lié à la manière dont les interdictions d’importation des produits fabriqués localement ont été jusque-là administrées sur le terrai . Mais, pour être mises en œuvre avec efficacité, celles-ci ont besoin d’être encadrées par des procédures strictes, de sorte à garantir la disponibilité pour les patients et à éviter des situations de monopole. Après dix années d’exercice, force est de constater que nous ne disposons pas de procédures clairement affichées. » indique Mr.Kerrar
Un producteur ne fabrique pas à perte
Au sujet de sa dernière déclaration, ou des opérateurs ont décidé de ne plus fabriquer certains médicaments jugés à faible rendement. Le patron de biopharm explique : « J’ai déclaré que des producteurs ont arrêté la fabrication de certains médicaments car leur marge est devenue négative ; c’est une production à perte que la loi interdit par ailleurs. Si un producteur ne peut pas simplement couvrir ses coûts de production, pourquoi irait-il jusqu’à perdre de l’argent pour fabriquer un produit donné. La raison de cette situation tient au blocage des prix de vente sur une trop longue période par l’administration sanitaire. En théorie, la décision d’enregistrement de chaque médicament est valable cinq années, période au bout de laquelle le prix est réexaminé et, le cas échéant, réévalué en fonction des nouvelles conditions économiques. Or, pour prendre les cinq dernières années, l’inflation cumulée dépasse les 30% tandis que l’érosion du taux de change du dinar, par rapport à l’euro ou au dollar US, varie entre 50% et 60%. » Précise le président de l’Unop
Pour rappel la facture d’importation des médicaments a augmenté durant les huit premiers mois de 2018, en se chiffrant à 1,474 md usd contre 1,259 md usd à la même période de 2017, en hausse de plus de 215 millions usd (+17,1%).
En outre, la facture des importations des antibiotiques a aussi connu une hausse pour atteindre 70,34 millions usd sur les huit premiers mois 2018 contre 56,54 millions usd à la même période de l’année écoulée (+24,4%)
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